Vendredi 9 mars, C’est la Saint Françoise (Franc-soit-se :), voici mon cadeau du jour ALCESTE, l’Opus N2 de TRIBU Modern Récital.
4 juin 1666, 1 ère représentation du Misanthrope de Molière. Je suis née 300 ans plus tard. Ma vie artistique commence avec Molière. A 9 ans je joue une scène de l’avare où en Harpagon haute comme trois pommes, j’engueule copieusement mon maitre d’école « La flèche »: Jubilatoire ! Avec mon amie d’enfance, Valérie, on en rit encore… En 4ème l’Avare me suitou me précède. Souvenir du moment ou j’interprète le monologue en cours de français et la décision du prof boosté par les élèves de monter la pièce intégralement. Je ne rêve que de théâtre, mes idoles sont les comédiens…
J’ai 13 ans lorsque je découvre le film Molière d’Ariane Mnouchkine, et, pour la première fois je « rencontre » Philippe Caubère au cinéma. Il sera une de mes sources d’inspiration . Le film dure plus de 3 heures, mes camarades s’ennuient chahutent, ne comprennent pas… J’en sors bouleversée, je ferai du théâtre, de la musique, du spectacle et prendrai le parti d’en rire plutôt que d’en pleurer…
Je suis une toute jeune fille et pourtant je suis « fan » de Molière, du dramaturge. Je me reconnais dans ses idéaux, sa quête de sens, de vérité, ses révoltes, son humanisme. Plus tard au conservatoire d’art dramatique, j’étudie Tartuffe, Alceste ou Dom Juan et j’interprète les soubrettes aux forts caractères et grands cœurs, celles qui affrontent le pouvoir, protègent la jeunesse et l’amour, dénoncent les injustices.
Depuis, Molière m’a toujours accompagnée, réconfortée et nourrie.
Je repense souvent à cette première scène du Misanthrope. Ce texte est le reflet du profond désarroi que j’éprouve entre ma quête d’être et ce monde d’avoir.
Alors Je m’empare d’Alceste, l’appelle à la rescousse, le compose, le chante, faisant miens ces vers inégalables à la modernité implacable. Je déverse ma quête dans ce chœur choral comme un appel aux cieux, une invitation à l’humanité, à la raison, à la sincérité.
Ce que je fais, ce qui m’anime est cela. Et… de la grâce de grâce 🙂 ! dans ce monde trop abrupt.
Bien sincèrement
Françoise